Il fait noir.
Je suis seule.
Il n’y a pas un bruit.
Je suis seule.
Il n’y a plus de sol, de plafond, de murs.
Je n’ai plus de repères.
Je suis seule.
Il fait froid.
Je suis seule.
Je tombe dans ce gouffre sans fond.
Je suis seule.
Il n’y a personne.
Pas un bruit.
Je suis seule.
Je meurs.
Non, je respire encore.
Cette première inspiration me ramène dans mon corps.
Je retrouve mes sens, fébriles.
Je prends contact avec le sol sous mes mains et mes genoux.
Mes yeux s’ouvrent et s’accoutument à l’obscurité.
Mes oreilles apprivoisent le silence.
L’humidité ambiante saisit mes narines.
Je me redresse et me retourne.
Je perçois dans un coin la lueur et le crépitement de flammes.
Un feu est allumé.
Je m’approche à quatre pattes.
Les flammes sont petites, fébriles.
Je ramasse quelques brindilles,
Et les dépose dans le feu pour le nourrir.
Les flammes s’élèvent et illuminent la grotte.
La chaleur vient réchauffer mon corps.
Et je découvre là, assises autour du feu,
N’attendant que moi,
Toutes ces parts de moi.
La Joyeuse, la Nourricière, la Maléfique, la Mystérieuse,
La Sauvage, l’Innocente, la Séductrice, la Visionnaire et toutes les autres …
La Grotte de la Solitude est peuplée
De toutes les facettes de mon Être,
Qui n’attendent que moi pour danser.
Au Cœur de la Grotte de la Solitude,
Je ne suis pas seule.
Au Cœur de la Grotte de la Solitude,
Je suis entourée.
Au Cœur de la Grotte de la Solitude,
Je suis en sécurité.
Au Cœur de la Grotte de la Solitude,
Je suis, entière.
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[En anglais, le terme « alone » est dérivé de « all ana », qui signifie « entièrement soi »]
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